MANAKIN • Plateforme de production
Crédits photo : DR
En 2019, je suis invitée à rejoindre Sylvain Prunenec ; chorégraphe et danseur qui a entrepris une traversée du continent eurasien d’Ouest en Est, en solitaire et par voies terrestres (marche, bus, train, bateau). Sa ligne conductrice étant le 48ième parallèle nord.
C’est donc de la pointe du Raz (Bretagne) à la baie de Tikhaya (Extrême-Orient russe), que j’ai filmé Sylvain Prunenec en train de marcher ou de danser.
Dès le départ, je décide de ne filmer ni le ciel ni l’horizon, afin d’échapper à tout indice de localisation, et préfère ainsi le trouble causé par les images que je montrerai : où sommes-nous ? Où est-il ?
Seuls le corps et le sol apparaissent à l’image. Le corps devient le référent principal, il déploie le temps de l’action, quand le sol dessine lui une « unité territoriale » qui s’étire à l’échelle du continent effaçant les frontières.
S’invente alors l ’histoire d’un homme qui marche.
Depuis le mois de Février 2022, la situation géopolitique ne le permettrait plus.
À la genèse du projet j’ai rejoint Sylvain Prunenec à trois reprises sur son parcours : au départ, à l’arrivée et dans la zone que nous avions nommée «la bascule»; que restait t-il de l’ex-démarcation entre Europe de l’Ouest et Europe de l’Est ?
Le Donbass, déjà sous haute tension à l’époque, a été le seul détour nécessaire. Nous avions dû traverser la mer noire depuis Odessa, la Géorgie et l’Azerbaïdjan pour rejoindre le sud ouest de la Russie (Astrakahan - delta de la Volga) afin de poursuivre notre fil rouge ; le 48ième parallèle nord.
La question de la place de l’homme aujourd’hui au coeur de ces paysages me semble primordiale, et me renvoie à cette question essentielle soulevée par Bruno Latour sur ce qu’est « être terrestre ». Le paysage est un acteur malgré lui, et ce qu’en fait l’homme le rend politique.
D’où ma nécessité aujourd’hui à trouver des formes différentes soulevant ces questions. Deux projets ont déjà vu le jour, et installations sont en cours de conception.
Sophie Laly
"Notre île, ton île, mon île" se décline sous plusieurs formes, deux d'entre elles ont déjà été réalisées : "L’homme qui marche", un film court, et "TERRESTRE", une installation quadrifrontale.
"INSULA" est en cours de réalisation.
Conception • Sophie Laly
Production, administration, diffusion • Manakin
Coproduction • association du 48 ; Institut français de Russie ; Format - Ardèche
Avec le soutien du ministère de la Culture / Direction générale de la création artistique
Résidence • Accueil en résidence Le Bel Ordinaire, espace d’art contemporain de Pau Béarn Pyrénées ; Aide à la résidence pour le tournage en Bretagne - Far West, résidences d’artistes à Penmarch, Finistère ; Accueil en résidence aux SUBS, Lyon
Un projet initié avec l’association du 48 suite à la traversée du continent eurasien réalisée par Sylvain Prunenec en 2019.