MANAKIN • Plateforme de production
Crédits photo : Jean-Louis Fernandez
Un cabinet médical qui se transforme en lande sauvage. Un quatuor infernal : Dr Heidkliff : médecin, sportif, performant, cartésien. Emily : infirmière, vampire, artiste, lesbienne et en toutes choses « opposition radicale ». Carmilla Mabullpitt : femme au foyer, s’habillant au goût du jour, parfait l’oeuvre de son mari, meurt lors de sa sixième couche. Benno Mabullpit : conseiller fiscal, dîne à l’heure et pratique le tennis. « Comme une pièce » -précise Jelinek en sous-titre, ironique et cruelle, où nul n’est épargné : ni le mythe de la toute-puissance masculine, ni celui de l’émancipation féminine. C’est dans la subversion de la langue, cette « blessure qui ne guérit jamais » que se joue le drame. Ici, le langage est un précipité acide où sont mis sur le même plan les coquilles vides d’une parole aliénée et l’éclat sulfureux d’une parole follement libre. La langue est « la mère, non la fille de la pensée » dit Karl Krauss. Jouer dans et avec l’espace d’une ancienne usine c’est y écrire cette fable où les personnages, devenant vampires ou monstres hybrides et meurtriers, font saigner l’ordre moral.
Création en Théâtre - Paysage 2019
Durée : 1h15
D’après Elfriede Jelinek
Mise en scène • Mathilde Delahaye
Interprétation • Pauline Haudepin, Déa Liane, Julien Moreau, Blaise Pettebone
Assistante à la mise en scène et dramaturgie • Blanche Adilon
Création lumière et régie générale • Sébastien Lemarchand
Création sonore et musique • Félix Philippe
Scénographie • Hervé Cherblanc, assisté de Marion Koechlin
Régie plateau • Marion Koechlin
Costumes et accessoires • Léa Perron
La pièce Maladie ou femmes modernes a été publiée en version française chez L’Arche en 2001, dans une traduction de Patrick Démerin et Dieter Hornig
Remerciements • Théâtre National de Strasbourg
La première partie de la pièce a été créée dans le paysage de l’usine DMC de Mulhouse, en grande partie désaffectée, dans le cadre du Festival Scène de rue à Mulhouse en juillet 2018.