SEMER LA JOIE

Quel sens a ma pratique artistique et quels sont ses points d’ancrage ? Depuis mes débuts, j’observe que mes chorégraphies se situent dans un espace entre l’abstraction et l’absurde. À présent, je souhaite réunir le rire et la danse dans des actes de résistances collectives. Jouant avec les ambivalences, des temps de recherche et d’expérience de groupe mêleront des voix et des mouvements en plaçant le lien au centre du dispositif. Avec Semer la joie, mon idée est de célébrer le partage et la relation en créant des temps de rencontres avec des groupes d’amateur·trice·s. Comment déclencher le rire, à quel moment une situation se renverse et devient-elle burlesque ? L’enjeu sera de faire émerger la fantaisie de l’ensemble des participant·e·s. Activer la joie en laissant apparaître le clownesque qui nous habite. Rire de soi et avec les autres pour exister autrement. J’aime le fait que chaque aventure artistique soit l’occasion d’un apprentissage. Par le biais de la voix, du corps activant l’art du contrepoint et de la légèreté, je désire développer une méthode avec l’improvisation comme fondement, la farce, le mime, le ridicule et le présent comme terrain de jeu. En passant par ces moments de recherche, de danse, de description absurde, de chant, Semer la joie sera aussi l’occasion de mettre au point des « numéros » tels des défilés de sourires et un carnaval d’enthousiasme. Ouvrir un espace de liberté où le bizarre, le disproportionné, l’inattendu peut s’épanouir. Semer la joie interrogera la notion de norme et s’intéressera à la source du bonheur. Ces rites relationnels célèbreront les chemins faisant jaillir la joie en nous et chez les autres. Rire de vivre et vivre pour rire.

Jonas Chéreau